La retraite constitue une phase importante après le parcours professionnel et le montant de sa pension est étroitement lié au nombre de trimestres d’assurance que vous avez validée durant votre carrière. Pour bénéficier d’une retraite à taux plein, c’est-à-dire sans aucune minoration liée à un manque de trimestres, il est indispensable d’atteindre un certain seuil. Ce seuil n’est pas figé et s’ajuste progressivement selon votre année de naissance, une évolution accélérée par les récentes réformes du système des retraites. Nous vous expliquons ce mécanisme afin d’anticiper vos droits et d’optimiser votre future pension.
Qu’entend-on par trimestre dans le cadre de la retraite ?
En France, le système de retraite de base repose sur la validation de trimestres d’assurance. Un trimestre n’est pas directement lié à 3 mois de travail effectif. Il est validé dès que vous avez cotisé sur la base d’un revenu égal à 150 fois le SMIC horaire brut au cours de l’année civile. Ainsi, il est tout à fait possible de valider 4 trimestres en une seule année, même si vous n’avez travaillé que quelques mois, à condition d’avoir atteint le seuil de revenu requis.
Ces trimestres s’accumulent au fil de votre parcours professionnel et constituent la base de calcul de votre future retraite. Atteindre le nombre de trimestres nécessaire est l’une des conditions incontournables pour éviter la décote sur votre pension de retraite, même si vous partez à l’âge légal. L’autre condition est d’atteindre l’âge d’annulation de la décote fixé à 67 ans si vous n’avez pas le nombre de trimestres requis.
Quel nombre de trimestres est requis suivant votre année de naissance ?
La législation fixe le nombre de trimestres requis pour obtenir une retraite à taux plein et celui-ci varie selon l’année de votre naissance. Cette progression est la conséquence des ajustements réguliers du système de retraite visant à s’adapter à l’allongement de l’espérance de vie. Voici le détail du nombre de trimestres requis pour les générations nées à partir de 1957 suite à la réforme des retraites entrée en vigueur en septembre 2023 :
- naissances entre 1957 et 1959 : 167 trimestres ;
- naissances en 1960 : 167 trimestres ;
- naissances en 1961 : 168 trimestres ;
- naissances en 1962 : 169 trimestres ;
- naissances en 1963 : 170 trimestres ;
- naissances en 1964 : 171 trimestres ;
- naissances à partir de 1965 : 172 trimestres.
Il est donc impératif de connaître le nombre de trimestres qui vous concerne pour estimer votre future pension et, si besoin, adapter votre parcours professionnel ou envisager des solutions pour compléter vos droits.
Que se passe-t-il si vos trimestres sont insuffisants ?
Si, à l’âge légal pour prendre votre retraite, vous n’avez pas accumulé le nombre de trimestres exigés pour votre génération, le montant de votre pension de retraite de base subira une minoration appelée décote. Cette décote s’applique par trimestre manquant et son taux est fixe (actuellement 1,25 % par trimestre manquant). Elle est calculée sur le nombre de trimestres manquants pour atteindre soit le nombre requis, soit l’âge d’annulation de la décote (fixé à 67 ans). C’est la meilleure solution pour vous qui sera retenue.
Pour éviter cette situation, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez choisir de prolonger votre activité professionnelle au-delà de l’âge légal, ce qui vous permettra de valider des trimestres supplémentaires et potentiellement d’annuler la décote. Chaque trimestre travaillé après avoir atteint l’âge légal et le nombre de trimestres requis ouvre même droit à une surcote augmentant le montant de votre pension. Une autre possibilité est le rachat de trimestres, mais cette démarche a un coût et doit être bien réfléchie.
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Journaliste et rédactrice spécialisée dans l’emploi et la formation, Élise aide les professionnels à évoluer dans leurs carrières.
