Soigner quelqu’un, c’est bien plus que prescrire un traitement. Vous devez le comprendre, le rassurer et lui expliquer vos décisions. Mais que faire lorsqu’il ne parle pas français ? Beaucoup de professionnels de santé sont confrontés à cette situation et décident d’apprendre une autre langue. Comment de nouvelles compétences linguistiques transforment-elles la relation soignant-patient et l’exercice quotidien du métier ?
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ToggleAméliorez votre communication pour mieux soigner les étrangers non francophones
Près de 11 % de la population résidente en France est issue de l’immigration, selon l’INSEE. Cette réalité démographique place les professionnels de la santé dans des cas où la barrière de la langue complique le suivi médical des malades. Si vous ne saisissez pas les symptômes décrits par le patient, vous pourriez passer à côté d’informations pour établir votre diagnostic. Des études montrent d’ailleurs que les barrières linguistiques augmentent le risque d’erreurs de médication.
L’apprentissage d’une nouvelle langue est une solution pour surmonter cet obstacle. À titre illustratif, des cours d’anglais peuvent vous aider à dialoguer plus aisément avec des touristes en visite. Cette aptitude vous fera aussi gagner du temps lors de la prise en charge des malades. La communication fluide élimine le besoin d’interprètes, simplifiant ainsi les échanges et accélérant le processus de soins. Cela se traduit par une meilleure efficacité et un environnement de soins serein tant pour le praticien que pour la personne soignée.
S’exprimer dans la langue du patient peut également vous protéger sur le plan juridique. La déontologie médicale exige que toute information concernant l’état de santé d’un individu doive être « claire, loyale et appropriée ». Si une opération se passe mal par exemple, et que le malade n’a pas pleinement saisi les risques à cause d’une barrière linguistique, votre responsabilité pourrait être engagée.
Pourquoi élargir vos compétences linguistiques est un atout pour votre carrière ?
Parler une autre langue que le français vous donne des avantages en termes de mobilité professionnelle internationale. Par exemple, l’apprentissage de l’espagnol vous permet de travailler en Amérique latine. L’allemand vous offre aussi des opportunités en Allemagne et en Autriche. Ce multilinguisme facilite votre intégration dans le système de santé local. En maîtrisant une langue étrangère, vous accédez plus facilement aux conférences internationales. Cela vous aide à vous immerger dans des échanges avec des experts mondiaux, vous tenant ainsi informé des dernières innovations médicales sans avoir à attendre les traductions.
L’accès direct aux ressources scientifiques en version originale, notamment en anglais, est un bon moyen pour rester à la pointe des dernières découvertes. Vous évitez les erreurs d’interprétation et bénéficiez d’informations précises et actualisées. Sur le plan professionnel, être polyglotte est un avantage sur votre CV, car les employeurs valorisent cette capacité à évoluer dans un environnement international. Cela accroît votre employabilité et vous distingue lors des entretiens. Dans le secteur privé, un tel talent peut même vous servir à mieux négocier votre salaire.
Les langues étrangères utiles en milieu hospitalier
Avec 2,5 milliards de locuteurs, la maîtrise de l’anglais facilite la communication avec une majorité de patients étrangers. Cela inclut non seulement les personnes originaires des pays anglophones comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, mais aussi tous ceux qui l’utilisent en tant que langue secondaire. Les touristes scandinaves, les hommes d’affaires asiatiques ou les étudiants allophones parlent souvent anglais lorsqu’ils ne maîtrisent pas le français. Cette langue domine également dans la recherche. Plus d’une centaine de revues médicales publient dans la langue de Shakespeare. The New England Journal of Medicine, The Lancet, JAMA, Annals of Internal Medicine et British Medical Journal figurent parmi les plus réputées.
L’arabe peut aussi vous servir, surtout si vous intervenez dans les grandes agglomérations françaises. Des villes comme Paris, Marseille, Lyon ou Lille accueillent des populations arabophones. Les patients issus de ces communautés, qu’ils soient résidents de longue date, immigrés récents ou simplement visiteurs, rencontrent parfois des difficultés à communiquer leurs symptômes avec précision en français. Selon une étude de l’Observatoire régional de la santé d’Auvergne-Rhône-Alpes, l’arabe est la première langue pour laquelle les services d’interprétariat sont sollicités dans les hôpitaux de la région. En apprenant cette langue, vous réduisez donc le risque d’erreurs médicales liées à une mauvaise compréhension ou à un manque d’interprètes qualifiés. Si vous exercez dans des zones frontalières, l’allemand et l’espagnol vous seront utiles. Les habitants des cantons alémaniques suisses viennent par exemple se faire soigner en France, attirés par les compétences ou des délais d’attente plus courts.
Les ressources adaptées pour apprendre un vocabulaire médical précis
Les dictionnaires médicaux bilingues sont d’excellents supports. Ils vous aident à comprendre les termes complexes en fournissant des traductions précises et contextualisées. Ces ouvrages facilitent vos échanges dans un environnement de plus en plus international, en vous aidant à maîtriser le vocabulaire dans plusieurs langues. Les cours en ligne sont également une ressource utile. Ils vous offrent la flexibilité d’apprendre à votre propre rythme et sont souvent éligibles au Compte Personnel de Formation (CPF), ce qui peut réduire vos dépenses.
Si vous préférez une approche interactive, vous pouvez vous inscrire à des programmes de formation continue ou participer à des ateliers organisés par des universités. Ces enseignements sont dispensés par des professionnels bilingues du secteur médical et vous plongent dans des situations réelles. C’est un bon moyen d’échanger avec vos pairs. Ils sont conçus pour répondre à vos besoins spécifiques, garantissant un contenu pertinent et adapté à votre pratique quotidienne.
Ne négligez pas les podcasts et vidéos éducatives, qui sont excellents pour renforcer votre compréhension auditive. Ces ressources ajoutent une dimension pratique à votre apprentissage, en vous aidant à intégrer la terminologie de manière naturelle. L’immersion reste une bonne méthode pour ancrer ces connaissances. Assister à des conférences internationales, participer à des échanges professionnels ou simplement lire des publications dans leur version originale vous expose aux tournures idiomatiques propres à votre spécialité. Pour réussir votre formation, planifiez vos sessions d’étude de façon réaliste. Quinze minutes par jour valent mieux qu’une heure hebdomadaire. Ne vous attendez pas à des résultats immédiats, car l’acquisition d’un vocabulaire médical dans une langue étrangère demande du temps. La constance fait toute la différence. Les ressources ne manquent pas, mais votre volonté est le moteur principal de votre progression.
Sources : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3633212
https://auvergne-rhone-alpes.dreets.gouv.fr/sites/auvergne-rhone-alpes.dreets.gouv.fr/IMG/pdf/2012-08-09_rcfdf.pdf ?
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Entrepreneur et passionné de la technologie blockchain, Alexandre conseille les entreprises sur les stratégies financières.